LA COMPAGNIE ECOSSAISE DES GARDES

DU CORPS DU ROI AU XVIIIème SIECLE :

RECRUTEMENT ET CARRIERES.

parJ.F. LABOURDETTE

Dans la maison militaire du roi il existait deux sortes de corps : les uns à cheval (gardes du corps, gendarmes et chevaux-légers de la garde, mousquetaires et grenadiers à cheval), les autres à pied (Cent -Suisses, gardes de la porte, gardes de la prévôté de l'hôtel, le régiment des gardes françaises et celui des gardes suisses) ; les uns gardes du dedans (gardes du corps, Cent-Suisses, gardes de la porte et gardes de la prévôté de l'hôtel), les autres gardes du dehors (gendarmes et chevaux-légers de la garde, mousquetaires et grenadiers à cheval, régiment des gardes françaises et régiment des gardes suisses). Les gardes du corps, appelés anciennement archers de la garde, sont définis par Guyot comme un «corps d'officiers établis pour garder jour et nuit la personne du Roi et la défendre contre quiconque formeroit le dessein d'attenter à sa sûreté» (1). Il y avait quatre compagnies sous autant de capitaines qui servaient par quartier. La première, la plus ancienne et la plus illustre, portait toujours le nom de compagnie écossaise, car elle avait été créée par le roi Charles VII qui, à l'appui de l'alliance traditionnelle entre France et Ecosse contre l'ennemi commun anglais, avait formé un corps de farouches et vaillants archers écossais, entrés dans la légende avec le roman de Walter Scott, Quentin Durward. Même si, au XVIIIéme siècle, elle n'était plus écossaise que de nom et par la réponse en écossais «Hamir» (Me voilà) qu'elle faisait à l'appel du guet, elle n'en gardait pas moins prestige et prééminence sur les autres compagnies, à la cour comme à l'armée ; ainsi son capitaine, qui depuis 1653 appartenait à la maison de Noailles, «a toujours le titre de premier capitaine des gardes ; et il est commandant né de toutes les troupes de la Maison du Roi, ce qui rend sa charge plus considérable que celle des autres capitaines...» (2). C'est ainsi également que les gardes de la manche et le premier homme d'armes étaient attachés à la compagnie écossaise : au XVIIIème siècle, le titre de premier homme d'armes n'était plus qu'un titre sans exercice ; mais les fonctions de gardes de la manche étaient réelles : ils étaient chargés de la garde «immédiate» du souverain.

Pour connaître l'histoire des gardes du corps (3), il existe des ouvrages généraux sur